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Georges Duby (1919 – 1996)

Extrait de la préface du numéro hors série
de la revue Beaux Arts consacré à l’Axe majeur
Janvier 1994

« Un paysage est le résultat d’un très long, d’un patient commerce
entre les hommes et la nature. » [ … ]
« Depuis la Tour Belvédère, à travers la mince brèche ouverte
dans l’ensemble construit, l’artiste tire un trait, il trace une ligne.
Un axe qui se prolonge à l’infini. Il oriente ainsi le regard.
Il oriente également les pas. Un cheminement, réel ou imaginaire,
est proposé aux hommes et aux femmes qui vivent ici,
entre les portes de la ville, afin que s’établisse dans plus de calme,
afin que s’amplifie, que se prolonge le rapport nécessaire avec
le milieu naturel, avec les arbres, la boucle de l’Oise, les plans d’eau,
avec le vent, la lumière d’Ile-de-France. Et pour les placer,
sans qu’ils s’en doutent, en plus heureuse correspondance
avec les harmonies cosmiques, par l’intermédiaire de ces douze points
d’ancrage, les douze stations qui s’échelonnent le long de la trace,
de la ligne de fuite. »